Le sous-gouverneur Toni Gravelle a annoncé dans un discours à Toronto que le resserrement quantitatif – ou « normalisation du bilan » – avait atteint ses objectifs.
« Nous prévoyons annoncer la fin du resserrement quantitatif et la reprise associée de nos achats d’actifs habituels au cours du premier semestre de cette année », a déclaré M. Gravelle jeudi. « Compte tenu de ce calendrier, je m’attends à ce que nous soyons la première grande banque centrale, ou parmi les premières, à terminer le dénouement de ses achats d’actifs liés à l’assouplissement quantitatif pendant la pandémie. »
Qu’est-ce que le resserrement quantitatif ?
Le resserrement quantitatif (RQ) désigne la réduction du bilan d’une banque centrale. La banque centrale laisse ses obligations arriver à échéance sans les renouveler. Elle retire ainsi de l’économie une partie des liquidités précédemment injectées.
C’est l’opposé de l’assouplissement quantitatif (AQ), qui inonde le marché d’argent pour réduire les coûts d’emprunt et stimuler l’économie.
La BdC a lancé son programme d’assouplissement quantitatif en mars 2020, en pleine pandémie. Elle a procédé à des achats massifs d’obligations gouvernementales afin de stabiliser les marchés et de réduire les coûts d’emprunt. Son bilan a ainsi grimpé jusqu’à 395 milliards de dollars en 2021.
La BdC a changé de cap avec le redressement économique. Elle a adopté le resserrement quantitatif en avril 2022, mettant fin aux achats d’obligations. Son bilan s’est alors contracté jusqu’à 130 milliards de dollars, selon le sous-gouverneur Gravelle. Cette stratégie visait à juguler une inflation qui avait explosé en 2022 à des niveaux records depuis plusieurs décennies.

Pourquoi mettre fin maintenant au resserrement quantitatif ?
Toni Gravelle confirme le succès du resserrement quantitatif. La BdC a resserré les conditions financières grâce à la réduction progressive de son bilan. Ces mesures, conjuguées aux hausses de taux, ont permis de maîtriser l’inflation.
La Banque du Canada, selon Gravelle, a revu sa cible de soldes de règlement. La cible initiale de 20 à 60 milliards de dollars pour la fin de la réduction du bilan est passée à 50-70 milliards après réévaluation de la demande de précaution.
Les soldes de règlement passeront sous la barre des 50-70 G$ au troisième trimestre 2025. L’arrivée à échéance d’une importante obligation du gouvernement canadien le 1er septembre explique cette baisse.
« Nos soldes de règlement nécessitent une trajectoire plus régulière avant cette importante échéance, et seul un processus de transition basé sur les achats d’actifs pourra compenser leur chute brutale, a déclaré M. Gravelle. Notre programme d’achats d’actifs habituels devra donc reprendre progressivement, bien avant septembre. »
L’économiste Derek Holt estime que les propos de Gravelle « ajoutent plus de substance » aux intentions de la Banque du Canada. Ces intentions concernent notamment la gestion à long terme du bilan de la Banque, sa composition ainsi que son rôle sur le marché des obligations et dans le système des paiements.
« Les responsables ont probablement voulu clarifier leur cadre face à l’incertitude macroéconomique grandissante », écrit-il.
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Last modified: janvier 19, 2025